Grande huile sur toile représentant Diane accompagnée de son chien.
L’Ecole de Fontainebleau se caractérise par l’italianisme, un goût pour une ornementation abondante et raffinée, des références symboliques ainsi que par une sensualité nouvelle – pour la France – dans la représentation du corps.
A travers des figures mythologiques propres à magnifier le pouvoir, l’artiste représente la réalité de son temps.
À partir du règne d’Henri IV se développe un style maniériste tardif parfois qualifié de « Seconde école de Fontainebleau ». Cette nouvelle époque se démarque pourtant de la précédente, par son grand nombre d’artistes d’origine flamande et par une influence nordique plus prononcée, pouvant s’expliquer par les circonstances politiques de l’époque.
Notre toile appartient à cette deuxième période.
La présence de la mouche sur le museau du chien est très curieuse.
Cet insecte n’est jamais là par hasard, il transcrit la virtuosité du peintre, capable de tromper l’œil, et sa symbolique est complexe. On le retrouve dans de très nombreux tableaux dans l’histoire de la peinture.
La mouche nous intègre au cycle de la vie, nous oblige à nous penser comme chair: fécondation et pourriture. Sur notre tableau, son emplacement interroge, proche du museau, la ligne renvoie sur Diane. Diane… une femme libre de sa chasteté, une chasseresse qui obtint de son dieu de père le pouvoir rester vierge et libre des hommes. Une femme qui tuera avec raffinement et cruauté ceux qui tenteront ne serait-ce qu’un regard.
Le peintre voudrait-il alors associer ce symbole à la vilénie de l’insecte, désir d’indépendance difficile à formuler tant il est anachronique, l’idée même de cette ambition féminine ramenée à la pourriture.
Diane lutte de toute sa grandeur et sa magnificence.
Hauteur :200 cm
Largeur : 142 cm
Circa 1580-1600
École de Fontainebleau