Devant la Covid et ce tournant dans notre Histoire, Eijiro Ito a fait de sa réflexion sur le visage et le temps, notre temps, 

un livre d’art: “Regarde moi”

Le visage… Invitation perpétuelle à la réflexion, philosophique, littéraire, artistique: énigme indéchiffrable. Chez Emmanuel Levinas, derrière un visage se trouvent tous les visages, se trouve notre humanité. Cette transcendance dépasse la forme, l’annihile, pour exprimer l’essence même de l’être. Et devant ce visage singulier mais universel naît la responsabilité que j’éprouve lorsque je te regarde. Le visage: une porte d’entrée vers l’Autre, et de ce pas vers toi naît ma conscience, merci. 

“Il fallait bien qu’un visage réponde à tous les noms du monde” bouleversante poésie d’Eluard. Tous les noms du monde peuvent ils répondre à un visage? Est-ce toi que je regarde ou mon reflet dans tes yeux? Quête sans fin. Comment t’ai-je regardé? T’ai-je réduit à l’état d’objet, nié ton humanité pour faire de toi un produit consommable? C’est une des pistes de réflexion d’Eijiro Ito qui “regarde” la perte immense induite par l’absence de contact, les réseaux sociaux, notre modernité si rapide et mercantile, la porte se referme… Oui.. comment t’ai-Je regardé? 
Le travail d’Eijiro s’est axé autour d’objets, de mannequins, ce n’est plus de peau nue dont il s’agit mais de bois, de terre de pierre ou de papier mâché, Il s’attache aux marques du temps, il rattache ce temps passé au présent et nous confronte à nous même, à notre humanité, aujourd’hui. Comment vais-je te regarder? « Regarde-moi »Eijiro a photographié des « visages » chez Yveline, il en a fait des photogravures, une nouvelle naissance pour l’objet, illustration de ce qu’il est déjà : multiple, il y a autant de visages que de regards posés sur lui, lui qui est toujours le même… Le procédé même d’élaboration, le lent et long travail artisanal réalisé est en lui même une réflexion, un reflet, sous ses doigts à chaque photogravure naissait un autre visage, dépendant de l’encre, du papier, de la pression. Ni tout à fait le même ni tout à fait autre. En un seul visage, tous sont contenus ou appelés à l’être. La photogravure présentée est une trace ici et maintenant, celle d’un visage déjà tellement nombreux de tous les regards déjà reçus, et poursuivant son chemin vers ceux qu’il appelle. Un appel constant à contempler en chacun notre propre humanité. 

Eijiro Ito, Yveline et Agathe

« Regarde moi »

Making of

新型コロナウイルスと、この歴史的転機に直面し、伊藤 英二郎が顔と時間、ならびに現代への考察から生み出したアートブック『まなざし』。顔とは、哲学的、文学的、芸術的な探求へと永久に誘うもの、解読できぬ謎。エマニュエル・レヴィナスにおいては、ひとつの顔の背後にあらゆる顔が、私たちの人間性が存在する。この超越により形は消滅し、存在の本質が現れる。特異だが普遍的な顔を見る時に生まれる責任感。 顔とは、他者への入り口であり、相手への一歩から私の意識が生まれるとは、ありがたいこと。 エリュアールの感動的な詩「ひとつの顔が 世界のすべての呼び名にこたえなくてはならなかった」。果たして世界のすべての呼び名はひとつの顔にこたえられるのか。私が見ているのはあなた、それともあなたの目に映る私。探求に終わりはない。 私はあなたをどう見ていた?オブジェとして、人間性を否定して消耗品にしてしまった? それが伊藤の洞察の一つ。作家はソーシャルネットワークの発展に伴う触れ合いの欠如や、素早く移り変わりあまりにも商業主義的な現代により引き起こされる莫大な損失、心の閉ざされた社会に「まなざし」を向ける。そう、それで私はあなたをどう見ていた?
伊藤が扱ったのはオブジェやマネキン人形で、それはもはや素肌ではなく木、土、石、張り子でできたもの。時間の痕跡にこだわり、過ぎた時を現在に結びつけ、私たちを今日の私たち自身や人間性に直面させる。私はあなたをどう見るだろう。『まなざし』伊藤の用いた技法は、イヴリーヌの店の「顔」をカメラに収めて版画にしたフォトグラビュール。それにより新しいオブジェが生まれて、ひとつのオブジェがすでに持つ複数と言う性格をよく表している。同じひとつのオブジェには、向けられたまなざしの数だけ顔がある。 制作の過程そのもの、じっくりと長い時間をかけて行われる手仕事自体が考察、反映であり、版画家の指の下、写真製版を一枚刷るごとにインクや紙や圧力に応じて別の、まったく同じでもなく、まったく別でもない顔が生まれた。ひとつの顔の中に、あらゆる顔が含まれているか、そうあることが期待される。掲載されたフォトグラビュールは今ここにある痕跡、多くのまなざしを受け、すでにたくさんになりながら、各人に自身の人間性を熟考せよと絶え間なく呼びかけ、その者たちへと歩みを進めるひとつの顔の痕跡だ。

Le travail d’Eijiro Ito depuis cinq ans sera présenté à Kyoto en partenariat avec la Nuit Blanche. Il sera diffusé au Japon pendant 15 jours 
Vous trouverez plus d’informations à ce sujet sur les  liens suivants :

https://nuitblanche.jp/fr

https://nuitblanche.jp/fr/evenements/diaporama-fotozofio

https://nuitblanche.jp/fr/lieux/institut-francais-du-japon-kansai

https://www.institutfrancais.jp/kansai/fr/