« Portrait de mesdemoiselles Beuzelin », vers 1830

Il est important de placer ce portrait dans le contexte historique car l’oeuvre est très symbolique de l’époque. La mode féminine de l’époque romantique se caractérise notamment par une grande sophistication des coiffures et des chapeaux.

Ainsi Mesdemoiselles Beuzelin portent les coiffures dites « à la girafe ». Ses coiffures remarquables par leur hauteur, connaissent un grand succès durant les trois années de 1827-1830 grâce à la girafe Zarafa, offerte par le vice-roi d’Égypte Méhémet Ali à Charles X, c’est une véritable « girafomania » qui s’empare du costume et des accessoires. Les femmes portent ainsi sur la tête un échafaudage de coques, boucles et nattes, parfois surmontées d’un peigne.

1830-1848 est la période de la « Monarchie de juillet » qui succède à la Restauration. Elle instaure les trois couleurs du drapeau, ce qui est souligné dans notre tableau par le bleu, blanc, rouge qui priment. La monarchie est constitutionnelle et le drapeau tricolore remplace le drapeau blanc de la Restauration. Louis-Philippe 1er est le dernier rois des Français, est proche des riches et règne modestement. C’est une révolution bourgeoise, sociale qui se passe dans les esprits, avec la liberté parlementaire, l’extension économique. La bourgeoisie veut prendre les rênes du pouvoir pour qu’elle le fasse de manière éclairée, progressiste, tolérante, parlementaire.

La bourgeoisie connait un essor considérable grâce aux innovations techniques. Les membres de cette classe participent activement au renouvellement artistique par leur volonté de rivaliser avec l’aristocratie.
Le gouvernement favorise les affaires : en particulier la création d’un réseau ferroviaire en France, mais aussi le développement de l’industrie textile. La France a connu sous la Monarchie de Juillet un développement économique. C’est la première phase de démarrage de révolution industrielle.